Accueil A la une Formation du gouvernement : Et si la donne changeait radicalement ?

Formation du gouvernement : Et si la donne changeait radicalement ?

Au moment où plusieurs pensaient ou prenaient leurs convictions pour des réalités en considérant que le gouvernement dit de compétences sera soumis au Parlement par Habib Jemli au risque de ne pas obtenir la confiance des députés, il semble que la donne pourrait changer totalement dans les jours à venir. Changement qui pourrait s’inscrire dans le sillage de la rencontre ayant réuni hier Habib Jemli et Noureddine Taboubi et du démenti du chargé de communication de Habib Jemli, affirmant qu’entre Carthage et Dar Dhiafa, il n’existe aucun conflit de compétences ou d’orientation

Plus de six semaines après le démarrage des consultations en vue de la formation du gouvernement, on est toujours, à moins d’une quinzaine de jours de l’expiration du deuxième mois constitutionnel accordé à Habib Jemli, chef du gouvernement désigné, à se poser la question à laquelle personne ne peut ou ne veut répondre : pourquoi Habib Jemli n’a-t-il pas réussi à arrêter définitivement la composition de son équipe gouvernementale ?

Certains observateurs posent la même question autrement et s’abstiennent de fournir une réponse convaincante, faute de posséder cette réponse ou dans le but de faire perdurer le flou ou la cacophonie pour des visées partisanes ou politiciennes qui n’échappent plus à personne. Ils se demandent qui entrave encore la formation du gouvernement à un moment où Habib Jemli ne cesse de déclarer que son équipe est fin prête et qu’il n’attend que l’aval (formel comme le précisent plusieurs sources) ou le feu vert du président de la République pour soumettre sa liste au Parlement en vue d’obtenir la confiance des députés ? Et fusent les réponses produites essentiellement par ceux qui se sont autoproclamés experts ès formation de gouvernement de compétences indépendantes ou de gouvernement qu’ils qualifient de «gouvernement de réalisation et de réforme».

Les mêmes réponses proviennent également des politiciens appartenant à certains partis ayant participé aux négociations et ayant préféré s’en retirer quand ils ont compris que leurs exigences ne seront  pas satisfaites, notamment concernant les départements ministériels qu’ils voulaient obtenir à tout prix.

Résultat des courses : aujourd’hui, Habib Jemli se trouve obligé de démentir, par le biais de son chargé de communication Kaïs Argoubi, être en conflit avec le président de la République, Kaïs Saïed, à propos du choix de certains ministres du prochain gouvernement qui pourraient ne pas obéir aux deux principes fondamentaux que sont l’intégrité et la compétence, sans oublier la condition incontournable pour certaines parties, celle de ne pas avoir servi le régime déchu.

Et peut-être pour répondre à ceux qui considèrent que les dés sont désormais jetés et que l’équipe ministérielle sera soumise au Parlement même si Kaïs Saïed n’aura pas gain de cause à propos des noms qu’il voudrait voir disparaître de la liste que Habib Jemli lui a exposée jeudi passé, ce dernier a repris ses consultations en rencontrant, hier, dimanche 29 décembre, à Dar Dhiafa, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, pour évoquer avec lui les derniers développements relatifs au processus de formation du gouvernement.

Et même si rien n’a filtré de cette rencontre et que Habib Jemli n’en a pas révélé les détails, l’on peut avancer que contrairement à ceux qui ont décidé de fermer la porte du dialogue et de la concertation qu’ils jugent «interminables et sans conclusions positives», le retour à une option autre que celle d’un gouvernement de compétences indépendantes (mais exposée à un risque sérieux de ne pas obtenir la confiance des députés) est peut-être mis de nouveau sur la table des négociations. Ainsi, les déclarations incendiaires des uns et des autres, les accusations partagées imputant l’échec à l’un ou à l’autre des partis participant aux négociations, les secrets dévoilés durant la semaine écoulée sur les plateaux TV à propos de ceux qui ont fait capoter réellement les négociations ne seraient plus d’actualité du moment où rien n’est peut-être perdu au cas où «la  probable médiation» que Noureddine Taboubi pourrait entreprendre, dans les prochains jours, produirait les résultats qui  lui sont assignés.

En plus clair, l’Ugtt et son secrétaire général, connus pour être écoutés et respectés par tout le monde et réputés pour intervenir et convaincre les belligérants de faire prévaloir la voix de la raison et du dialogue, parviendront-ils à faire changer la donne et à faire éviter au pays le danger de tomber dans l’inconnu au cas où Habib Jemli et  par conséquent Ennahdha ne réussiraient pas à former le gouvernement tant attendu, ouvrant la voie à l’intervention du chef de l’Etat en vue de choisir, conformément à ce que prévoit la Constitution, «la personnalité la plus habilitée» à constituer un gouvernement, l’ultime solution, avant les législatives anticipées ?

Il est à préciser que Habib Jemli s’adressera, aujourd’hui, aux médias pour les entretenir des avancées du processus de formation du gouvernement.

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3 Commentaires

  1. Liberte

    30 décembre 2019 à 12:42

    Quelqu’un peut m’expliquer ce qu’il fait dans le gouvernement, il est là pour rassurer les citoyens, CHAHED est toujours le chef du gouvernement il roule pour lui même et ses ministres qui lui sont fidèles, et toi tu fais quoi pour le pays, tu cherches , tu recherches et rien n’est constitué.

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  2. karabaka youssef

    30 décembre 2019 à 15:59

    C’est un accouchement « césarien à la puissance césarien ». Combien la politique est difficile ou bien les politiciens sont-ils de nature spécifique ??
    Dans tous les cas ça montre que l’identité et la politique de la majorité des parties politiques restent encore mouvantes et les frontières ne sont pas tracées définitivement.
    La genèse de la constitution du gouvernement et le chevauchement des positions des parties en lien avec cette formation et le passage de à la thèse à l’antithèse le confirme.
    D’ailleurs, ns constatons que les positions des parties dans cette question prouvent sans équivoque qu’elles sont prises en fonction de plusieurs facteurs : l’identité et le positionnement politique, les alliés, les intérêts stricts des parties et des leaders et bien sur notamment les calculs politiques.
    Ainsi, l’intérêt général du pays reste un facteur insignifiant dans les positions prises par les parties.
    .

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  3. RAOUF

    30 décembre 2019 à 22:13

    Gouvernement de « compétences  » ……Les compétences qui ont une jugeote se sont barrées, elles sont parties travailler dans des environnements plus sains, loin du pays, laissant le champ libre à la racaille qui a pour seule compétence, les combines, la corruption et le mépris du citoyen .

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